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Heartbroken in London

l'incroyable histoire de ce film

Je venais de me faire quitter par mon mari. Avec lui, j’avais eu deux enfants et produit deux albums d’électro. Je le croyais l’homme de ma vie. Son départ me laissa dévastée, avec une furieuse envie de disparaître. Aux premières vacances scolaires après son départ, il prit les enfants. Incapable de supporter la solitude parisienne, je décidai de m’envoler pour Londres, retrouver ma chère amie Bea Brunet, récemment installée avec son nouvel amour, Howie B. Mais dans mon état de détresse absolue, je ne pouvais supporter leur présence et je pris une chambre d’hôtel.

 

Là, seule, je m’effondrai. Les larmes coulaient sans fin. Avant de partir, j’avais acheté un téléphone Nokia, pour rester en contact avec mes enfants. Après vingt-quatre heures de pleurs ininterrompus, épuisée, je remarquai par hasard que mon Nokia possédait une caméra. Curieuse, je l’essayai.

 

Ayant un fond de comédienne, je me remis à pleurer, cette fois pour la caméra. En revoyant les séquences, la réalité me frappa : quarante ans, le visage déformé par les larmes, quelle misère !


Alors, je décidai de me filmer sans fard, nue dans mon lit, puis debout. Ce fut une révélation. Une femme de quarante ans, pas si mal finalement, bien différente de l’image que m’avait renvoyée mon mari. Je me vis enfin telle que j’étais : une femme seule, vulnérable, mais réelle, dans cette chambre au vingt-cinquième étage d’un hôtel londonien. Je me demandais sur quoi je pleurais vraiment. Puis, je sortis, caméra en main, pour capturer Londres : le taxi, le bus, les rues, le Tate Museum, le Millennium Bridge où je retrouvai Bea. Toujours, je filmais.


De retour à Paris, j’entrepris de filmer les quais, la Tour Eiffel, avant de rentrer chez moi. Les vidéos restèrent quelques jours dans mon portable. Puis, je les montrai à ma chère amie comédienne, Elise Hobbé. « Ma pote, ce que tu as dans ton Nokia, c’est un film !!! », s’exclama-t-elle. D’abord sceptique, elle parvint à me convaincre qu’il fallait monter ces images.


À la Fnac, là où j’avais acheté le portable, je sollicitai l’aide du service après-vente pour transférer les vidéos sur mon Mac. Un jeune homme, bienveillant mais débordé, accepta de m’aider entre deux clients. Après quelques allers-retours et autant de déceptions, il me confia que son cousin, monteur, pourrait m’aider. Ce fut ainsi que je rencontrai Allan Gabali, grâce à Styve, le jeune homme de la Fnac.


Allan, clope au bec, visionna les vidéos et déclara : « C’est super, je vais le monter. » Styve ajouta : « Oui, je vais aider. » Je jubilais ! Nous nous mîmes au travail. Mais les premières tentatives furent décevantes. La qualité de l’image laissait à désirer.


C’est alors que je découvris un concours de court-métrage organisé par Orange, pendant le Festival de Cannes. Six cents participants, dix jours pour monter un film de cinq minutes. Ce défi nous insuffla une énergie nouvelle. Nous nous imaginions déjà, champagne à la main, au Carlton.


Allan coupa dans les séquences, ne gardant que l’essence. Styve, graphiste et musicien, ajouta des mots par-dessus les images et composa le générique. Nous formions une équipe formidable, drôle, soudée.


Pour l’image, je dus me résoudre à filmer de nouveau, cette fois dans le noir de la salle de bain d’Allan, improvisant des effets. Nous ajoutâmes les phrases, mais quelque chose manquait encore. Entre-temps, Styve m’envoya des lettres bouleversantes qui me redonnèrent goût à la vie. J’étais tombée amoureuse de lui.


Il fallait aussi une musique libre de droits. Je pris deux morceaux de mon ancien groupe, 9 avenue B, et pour la fin, je téléphonai à Hervé Philippe, de ma maison de disque « Mélodie », pour obtenir l’autorisation d’utiliser ‘Embraceable You’ de Diana Washington. Il accepta avec enthousiasme.


Nous appelâmes notre production les « Productions Parallèles », car Styve disait que nous nous étions rencontrés dans des dimensions parallèles, entre la vie et la mort. Allan apporta le film chez Orange, juste avant la clôture des inscriptions. Nous nous prîmes à rêver de Cannes.


Quinze jours plus tard, Styve m’appela. Nous étions dans les vingt-cinq premiers sur six cents. La folie ! Mais il fallait encore attendre la délibération finale. Seuls les cinq premiers iraient à Cannes. Nous n’étions pas parmi eux. Une grande déception nous submergea.


Peu après, une boîte de production m’appela : « C’est vous Sophie Reverdi ? ». La critique de cinéma de Libération, Annick Rivoire, avait écrit un article encensant mon film comme le seul original parmi les six cents contributions. Une victoire, une vraie libération.


Le film fut sélectionné pour le festival Imaginaria à Bari, en Italie, où il rencontra un succès notable. Puis au Pocket Film Festival, et il passa sur grand écran à Beaubourg, au Forum des images, lors de plusieurs soirées thématiques.


Comme quoi, quand une amie te dit que tu as un film dans ton Nokia, crois-la.

Les lettres du destin

Ces lettres sublimissimes m’ont sauvé la vie, et elles ont été écrites par la main d’un ange. Chaque mot était comme un médicament, et leur auteur, que Dieu le bénisse, m’a fait vivre la plus belle des histoires d’amour, et ma résurrection. Je me sens en devoir de les montrer, pardon mais elles sont trop belles… et faudrait que tout le monde en écrive des comme ça, le monde serait plus beau, et ne saignerait pas.

Ce morceau touchant peut être en fond sonore pendant la lecture de ces merveilleuses lettres

« Dans mon petit carnet en plastique rose gracieusement offert par mon employeur, j'ai écrit deux mots au jour du 6 mars de l'an de grâce 2005 : "La voilà..."

Dans ce réduit dédié à la réparation des systèmes d'exploitation et autres

"personal computer", c'est bien un court-circuit qui aura provoqué l'explosion thermo neuronale et transformé la face psycho-graphique de nos deux mondes.

L'irradiation émise a collé à jamais ton ombre noire sur les murs du local.

Tu as sûrement du y laisser des plumes, blanches, que j'ai ramassé…

Cette ombre sera toujours collée là-bas, une mue nauséabonde dont il fallait te débarrasser.

C'est fait, ou presque. Je me trouvais là, c'est tout. »

Les courts métrages se cherchent un mobile

Orange dévoile demain le palmarès de son concours de films pour téléphone portable dernière génération.

Par Annick RIVOIRE

Jeudi 12 mai 2005 (Liberation - 06 :00)

 

Vous débutez la lecture d'un genre embryonnaire, le critique cinéma riquiqui. Au moins autant que le film pour mobile. Elle nécessite, eu égard aux conditions de visionnage, une mise en garde (voire un budget ophtalmo) : l'écran mobile, fût-il dernière génération (la 3G, le haut débit mobile jusqu'à 2 mégaoctets par seconde) taille 3,5 x 2 cm (5 x 8 cm sur les PDA).

 

Orange, l'opérateur de France Télécom, dévoile demain à Cannes son palmarès du premier « concours de films courts pour téléphones mobiles ». S'appliquant à copier les grands, avec président de jury du milieu (Régis Wargnier) et prix de 8 000 euros au premier des cinq lauréats (sur vingt-cinq films). Jusqu'à la délibération, mardi à Paris, le jury n'avait vu les films qu'en DVD...

 

Au-delà de la qualité des films (un tiers de vraies daubes, un tiers d'honnêtes réalisations, un tiers de chouettes courts) est ainsi mise en scène la « validation de l'hypothèse stratégique d’Orange », explique son directeur de la marque, Jean-Noël Tronc. « L’audiovisuel sur mobile est un secteur émergent dont le genre est le court métrage. » L'opérateur se voit déjà comme « le quatrième écran, après la salle de cinéma, la télévision et le Net ». Sans doute l'usager prend-il plaisir à consulter la météo, un flash ou un clip, il est plus douteux qu'il passe des heures à regarder (et à payer) un sablier d'attente ou des messages d'erreur.

 

Flou pas artistique. Non seulement un film sur deux est coupé à la lecture, mais la qualité de l'image rappelle les premiers films sur l'Internet (pixellisation, interruptions...). On veut bien tabler sur une amélioration technique. Le contenu même d'une grosse moitié des films ne passe pas la rampe d'un visionnage sur mobile.

 

Lancé au festival du court de Clermont-Ferrand en février, le concours a suscité 600 contributions, dont une minorité créée pour le mobile. Orange s'en félicite, nous moins : mouvements rapides de caméra qui transforment l'image en flou pas artistique ; plans larges et sous-titres qui la rendent illisible ; ambiances nocturnes qui ne passent pas plus que les images trop composites ou le son de mauvaise qualité... Ajoutez les messages abstrus (« erreur aucune zone de couverture UMTS », « aucune réception », « délai de connexion dépassé. Réessayer ») et tout cinéphile qui se respecte fuira ladite fenêtre.

 

Qu'est-ce qui marche alors ? Les scénarios les plus simples, type gag ou effet de surprise, la narration coup de poing et le filmage façon clip. Surtout les animations, tel l'excellent The Microwave, virtuose et drolatique qui mixe références aux mastodontes des effets spéciaux, d'ET à Jurassic Park, en les incrustant dans une course-poursuite enlevée à l'échelle d'une piaule d'étudiant.

 

Triturer. Dans cette sélection ultraconvenue, un seul film invente une narration autour de la communication nomade. Heartbroken in London, de Sophie Reverdi, est un étrange ballet autour de la visiophonie, prenant prétexte d'une séparation pour triturer ses images saturées et refléter les nouveaux modes d'échange. Bref, la seule bonne nouvelle, c'est qu'un nouveau canal de diffusion s'ouvre aux réalisateurs.

 

Pocket film festival à Paris, au Forum des Images et au Festival Imaginaria de Barri en Italie

Notizie

Primo festival europeo dedicato ai film prodotti con cellulari

 

Il Festival Pocket Films di Parigi e' il primo festival cinematografico dedicato a film prodotti con telefoni cellulari. Si aprira' il 7 ottobre 2005 e si concludera' il 9 ottobre. Sono in concorso cortometraggi da 30 secondi a 90 minuti, ed i premi sono in denaro ed in telefoni cellulari (che altro...). Sponsor della manifestazione sono Nokia e SFR, operatore francese per la telefonia mobile.

 

Tra i film in concorso, « Cycle de nuit » di Christophe Rollo, « Heartbroken in London « di Sophie Reverdi, « Tourner autour » di Mercedes Pacho.

 

Nel corso del festival, i film verranno proiettati su normali schermi cinematografici e su cellulari installati nella sede del festival (Forum des Halles presso Porte Saint-Eustache). Speriamo che la visione sul grande schermo non demoralizzi i cultori del cinema 3G...

Autore : Redazione

Data : 06/10/2005

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Discussioni su quest'argomento nel forum

Email de Luigi Iovane

Festival’s art director

"Dear Sophie,

I’m glad to communicate you that your short film HEARTBROKEN IN LONDON ‘s been officialy selected for Imaginaria’s festival. At the end of the second week of july you’ll find on festival’s website the complete programme. If you get the intention to come to Conversano (Bari), please, send me an e-mail.

 

All the best, 

Luigi Iovane"

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