"Brand New de 9 Avenue B est une anthologie de mots envoûtants qui apaisent nos tourments. Ce duo enchanteur nous transporte vers un ailleurs, au-delà des sens.
Un ordre inédit pour affronter un monde en chaos, un fil subtil entre un instant et un lieu, aussi fugace qu'une parenthèse.
Dans un sanctuaire de joie éphémère au cœur de ce monde obscène, la magie de partager une autre vision de la musique.
C'est une invitation à espérer l'aube d'un jour nouveau."
Guillaume MAHE journaliste radio
Brand New
Brand New
Clock A Clay
Rencontre avec un troubadour électronique, Emmanuel Reverdi.
De Millénium Prophetie à 9 AVENUE B
Mais le deal c’était que Manu, l'ingé son de Erik (qui allait devenir mon futur mari mais là je ne le savais pas encore), et qui faisait de l’éléctro, des trucs vraiment bien, lui refasse des morceaux un peu plus construits, et c’était ça qu’on démarcherait à New York pour les concerts. À l’époque Erik jouait des morceaux acoustiques accompagnés à l’accordéon par Eric Signor, et se produisait une à deux fois par semaine dans un petit club de la Bastille « Ailleurs ». C’était rempli tous les soirs, faut dire que j’invitais beaucoup de monde pour le faire connaître et que j’y laissais quelques deniers.
Et puis on est partis à New-York, Maité et moi dans un premier temps, (Maité Guétaf co-manageait Erik avec moi) et on a commencé à envoyer les démos dans les clubs et les salles de concerts, et tout le monde disait « OUI, on le veut !!!! »
C’est vrai que sa voix était unique et son personnage aussi, tellement troublant…Et puis les » haut de contre », ça ne court pas les rues.
Quand Erik a débarqué » à New York, pour la première série de concert, en hiver, on n’avait pas préparé de scène, et vite fait on a monté une formule « Millenium Prophety » avec Manu le compositeur d’électro qui entre temps était devenu mon mari, à peine 2 mois après notre première rencontre à Paris. (Il était arrivé dix jours après moi à New York et on s’est rués au City hall de China Town, comme deux fous pour se marier, comme ça, parce qu’on en avait très envie. D’ailleurs c’était un super mariage, on s’était acheté des petites alliances en argent à trois anneaux soudés dans la rue sur St Marx Pl, juste devant le « Bistro Jules », puis on avait fait les boutiques de mariée du lower east portoricain pour se saper mais on avait rien trouvé, alors on était allé plus haut, dans des « second hand store de Greenwhich » et ressortis de là en vrais stars; et le soir après s’être descendu quelques bouteilles de champagne à « l’hôtel Pierre » sur la 5ème Avenue, on a vu « Les Paul » en concert qui venait de fêter ses 90 ans je crois.
Moi entre temps j’avais enregistré des voix de « Spoken Word « sur les compos de Manu, et pour les concerts, Erik a chanté une partie de son répertoire avec Manu au saxo et au piano à la place de l’accordéon de Signor, et les nouveaux morceaux électro avec mes voix qui s’entremêlaient à la sienne. Et nous avions fait de même avec nos poèmes, Millenium Prophety, c’était un mélange de mots à lui et à moi, de sons, de vies passées, de soupirs, de souvenirs, de nouveautés, de nouvelles donnes dans cette relation à trois, qui avec ce mariage renforçait notre amitié avec Erik, mais m’éloignait aussi de lui dans ce long parcours intime de nos vies antérieures. Et cette fusion assez atomique entre Manu et moi, tant au niveau de notre relation que de nos créations, empreintes de la magie de notre rencontre, qui nous semblait plutôt ^tre des retrouvailles, d’une sensualité débordante, envoûtante et mystique,empreintes aussi de nos déambulations newyorkaises enlacés et soudés comme un seul corps, de jour comme de nuit, de nos rêves éveillés, de cette libération de sensations, de respirations, et de la projection indubitable de nos vies à jamais entrecroisées .
(Faut dire que le mec que j’avais épousé vite fait, était un grand et talentueux compositeur français, Emmanuel Reverdi, qui avait composé son premier opéra classique à 16 ans, et jouait de tous les instruments, bien que le saxo fût sa grande spécialité. Il était passé du classique au jazz, pour dévier vers l’électro après avoir entendu « Music for the babies », d’Howie B, (le père de l’éléctro anglaise (qui ce dernier, a d’ailleurs épousé une de mes meilleures amies, Bea Brunet (aujourd’hui son nom de scène est « Demi Mondaine » et elle est la meneuse de revue du spécatcle musical de Jean-Paul Gaultier). Ma Béa qui est et deviendra la plus grande star de rock de tous les temps.
Bref on a fait un vrai petit carton, dans les salles à New-York, et puis un des lieux les plus magique de New york pour les voix comme celle d’Erik a voulu le programmer au printemps, la Trinity Church. On avait déjà recommencé à démarcher mais là, avec une maquette de Millénium Prophety, et Erik est reparti à Paris. Beth a alors trouvé dans le journal, une annonce du Cirque du Soleil qui cherchait un haut de contre, et j’ai envoyé la démo, mais il voulait qu’Erik revienne immédiatement auditionner, et ce n’était pas faisable, alors ils nous ont proposer d’auditionner Erik à Amsterdam en avril, juste avant qu’il ne revienne à New York pour les concerts du printemps.
Entre temps, et juste après notre mariage nucléaire, je suis tombée enceinte de jumeaux, et on a du tous rentrer à Paris.
Alors, enceinte de 4 mois (fois deux), c’est à dire 8 mois, je suis partie avec Erik et Manu à Amsterdam pour l’audition du Cirque du Soleil, et Erik a fait un malheur…Ils étaient tous en transe, vraiment, mais quand même ça ne rigolait pas du tout.
Une des directrices m’a pris à part et m’a posé beaucoup de questions sur lui, sur sa vie, son mode de vie, ses défauts, ses qualités, ses éventuelles addictions, et j’ai donné toutes les bonnes réponses.
C’était la chance de sa vie, et fallait pas louper le coche.
Entre temps moi et Manu on a continuer à fabriquer des morceaux, et fini notre premier album « éléctro Trip hop », nom du groupe « 9 avenue B » de notre adresse à New-York, nom de l’album « Access » parce que c’était le morceau qu’on préférait, avec du « Spoken word » (de la poésie parlée), et parce que 9 avenue B, était aussi l’adresse où nous avions fabriqués les deux plus beaux et géniaux bébés de la terre.
Et puis le concert de la Trinity church approchait et Erik m’a imploré de l’accompagner, et moi, j’étais énorme et j’arrivais même pas à m’allonger pour dormir, et je n’ai pas voulu, mais il m’a menacer de pas y aller sans moi, alors je suis partie, à vrai dire on est tous partis, Manu, Eric Signor, sa copine, et Alice, la nouvelle conquête d’Erik qui était comédienne et très douée d’ailleurs, et on est tous aller habiter chez Beth, la cracheuse de feu, qui avait un énorme loft à Tribecca, au-dessus de celui de Beth Midler, et où on pouvait même faire nos répettes. Et on a préparer les concerts, on passait aussi au « Spiral », au « Bagott’in », au « Rose’s turn », et dans d’autres clubs stratégiques, puis enfin, à la fameuse Trinity church. Au retour je me suis concentrée sur mon accouchement qui approchait à grands pas, et il était temps.
Paris
Juste avant d’accoucher, on a fait un dernier concert absolument magique avec Manu et Jeff Bien (le grand poète canadien) au Shakespeare Library, sur les quais.
MELODIE, BMG ET NOTRE PREMIER ALBUM "ACCESS"
Nous avions eu avec notre premier album « Access », ce qu’on appelle un « succès d’estime » magistral dans la presse, concerts dans les grosses salles parisiennes. On avait dit de nous que nous étions les pionniers en France de la Poésie Parlée, du Spoken Word, et que c’est pour ça aussi que Gilbert Castro le PDG de notre maison de disque Mélodie, nous avait signé, lui qui ne signait jamais personne, sauf quand il découvrait de vrais talents.
Gilbert Castro qui nous avait signé en distribution, nous suggéra de faire quelques dates à Paris. J'en étais un peu terrifiée à cause de mon poids de grossesse. Nous fîmes plusieurs concerts : La Flêche d'or, le Batofar, le Glazzart. Les salles étaient pleines, les journaux avaient beaucoup parlé de nous, ils adoraient l'album.
On fit un clip aussi pour Access, tourné par le meilleur ami de Manu, Yann Mercier. Le clip était bien décalé dans l'esprit de 9 avenue B et il fut en programmation quelques mois sur M6...Les morceaux étaient aussi programmés sur RFI, et on avait obtenu pas mal d'interviews sur d'autres radios.
Les ventes n'étaient pas impressionnantes, et Gilbert Castro pensait que nous avions besoin d'un éditeur. Il nous a présenté Jean Davoust, le roi de l'édition musicale française. Jean Davoust a dit qu'il adorait l'album et nous a fait signer avec Famous Music France, BMG, tout en nous intégrant à son catalogue personnel, "Musiquenligne", ce qui était un immense privilège, car son catalogue restreint ne contenait que des célébrités renommées.
En savoir plus sur Jean Davoust
DEUXIEME ALBUM : BRAND NEW
Pendant ce temps, Manu et moi vivions en banlieue parisienne, dans une atmosphère bien différente de celle de Manhattan. Non seulement nous étions à la campagne, mais dans une grande maison, essayant d'apprendre à être les meilleurs parents possible pour nos deux magnifiques fils, Justin et Valentin. Manu travaillait dur, tous les jours à Paris, en produisant de la musique pour différents chanteurs, tandis que je restais à la maison pour m'occuper des jumeaux. La vie était assez coûteuse à cette époque, avec les bébés, et Manu n'avait pas d'autre choix que de travailler. Quant à moi, j'étais ravie de passer tout mon temps avec les garçons, malgré la fatigue. Le soir, lorsqu'il rentrait à la maison et que les bébés dormaient enfin, nous nous retrouvions dans notre studio de jardin pour composer de nouvelles chansons. Cela nous rappelait un peu New York, mais dans une ambiance qui nous convenait.
La vérité, cependant, c'est qu'il était difficile de concilier une carrière musicale et la vie de famille. Je refusais catégoriquement de partir en tournée, il m'était impensable de sacrifier le bien-être et l'équilibre de nos enfants, malgré mes racines nomades. Cette décision agaçait Manu, et nous commencions à nous disputer à ce sujet. Nous nous éloignions petit à petit, non seulement à cause de cela, mais aussi en raison des tensions classiques des nouveaux parents : le stress, les divergences sur l'éducation, et la fatigue accumulée.
Pourtant, Brand New, notre deuxième album, était prêt et brillant. Nous étions très satisfaits du résultat, et avions reçu d'excellents retours de la part de notre maison de disques ainsi que de notre éditeur. L'album portait cette fois une atmosphère plus parisienne, peut-être plus mature, plus réaliste, mais toujours empreinte d'amour, d'espoir et de poésie.
L'album est sorti, mais... 9 Avenue B s'est peu à peu éteint, tout comme notre relation. Ce lien unique, qui avait généré cette explosion de créativité musicale et ce cadeau inestimable de nos fils que l'univers nous avait offert, commençait à se détériorer.