Je suis née dans une maison remplie de livres, et j’ai beaucoup lu.
Mon père lisait un livre par nuit et ne dormait que très peu, moi j’aurais voulu en écrire un chaque nuit et ne dormir jamais. Mon premier livre : « Boy » de Christine de Rivoire, m’avait semblé etre un pur chef d’œuvre. Il m’avait plongé dans l’univers des mots et dans celui des histoires hors du commun. Petite j’adorais Pearl Buck, parce que j’avais l’impression de voir et de ressentir chaque mot comme un voyage et une expérience à part entière. Je trouvais magique le pouvoir de l’écriture et je me suis mise à écrire. Je ne me rappelle pas d’un jour sans écriture.
J’avais écrit un manuscrit à vingt ans que Michel Rachline ( à l’époque, le secrétaire général des éditions Albin-Miche) avait corrigé en me promettant, à la Closerie des Lilas où nous dinions régulièrement, de me publier...Le sort en a voulu autrement, et après une grosse tristesse, je réalisais que ce livre, heureusement pour moi, n’a jamais été publié.
J’ai écrit plusieurs livres sur des sujets de santé qui n’étaient pas de la littérature, puis j’ai eu envie d’écrire une autobiographie en 2019, « L’intuition du zéro coupé », qui a connu un réèl succès auprès des grandes revues littéraires.
L'intuition du zéro coupé
Inspirations :
J’aime la magie de l’instant, celui où tout prend vie. Un besoin irrépressible d’exprimer mes émotions les plus profondes, qu’il s’agisse de joie, de peine ou d’extase, cela me traverse. Et pour cela, je m’en remets à l’instrument le plus exquis que l’humanité ait jamais conçu : les mots.
Les mots sont ma muse. Ils résonnent au plus profond de l’âme. Enfant, je dessinais, ajoutant des fragments de phrases à mes dessins comme pour mieux capturer l’essence de mes sentiments. Avec le temps, j’ai compris que les mots, à eux seuls, pouvaient remplir mon imagination, sans que des images soient nécessaires pour soutenir ce besoin d’expression.
La poésie est devenue ma bouée de sauvetage, enroulant ses bras autour de mon cœur. Le monde lui-même me semblait une toile poétique, un reflet de mon désir de tout rendre beau, doux et serein. L’amour, les sens, le besoin de contempler, de rendre grâce, de m’immerger dans le flot éternel de l’univers.
Écrire est devenu mon refuge, l’exutoire de mes espoirs, de mes rêves et de mes désirs, à chaque étape de ma vie. Grâce à une imagination débridée, sauvage et envahissante, offerte par les cieux, ma plume s’est transformée en l’extension de ma foi.
Pendant huit ans, j’ai écrit de la poésie parlée aux côtés d’Emmanuel Reverdi, le père de mes enfants et un brillant compositeur contemporain. Pendant cette période, un de mes rêves d’enfance s’est réalisé : nous avons sorti deux albums de spoken word, avec l’aide de Gilbert Castro, mélomane né à Tunis, et directeur du plus grand label indépendant de Paris. Ces œuvres ont été immortalisées par l’un des pères de l’édition française, Jean Davoust.
La musique m’a transcendée, m’ouvrant les portes des profondeurs de mon cœur, mais curieusement, pas tout à fait celles de mon âme. Il manquait toujours quelque chose. Ce n’est que lorsque j’ai quitté le monde de la musique pour le théâtre que j’ai ressenti une émotion plus profonde—une émotion née de l’interprétation des mots des autres. Sous la direction de Valérie Antoniévitch, au Cours Florent, j’ai découvert bien des choses sur moi-même. Elle m’a poussée à libérer les émotions enfouies dans un corps en souffrance, et c’est ainsi que j’ai donné naissance à mes premiers monologues théâtraux, Chairs et Émotions.
La pièce fut un véritable torrent d’émotion, magnifiquement interprétée par les acteurs de mon groupe, au point que j’ai ressenti le besoin de capturer leur essence à l’écran. Non pas comme des acteurs, mais comme des êtres bruts, dépouillés de tout artifice. Pendant quatre jours inoubliables, je les ai filmés de manière intime, parfois même en étant assise sur eux, les suivant de près, traquant chaque mouvement, chaque regard, à la recherche des secrets vibrants de leurs âmes. Immergés dans la nature, ils devenaient aussi éblouissants que le paysage qui les enveloppait.
Les huit heures de séquences tournées durant ces journées magiques sont encore en attente de montage. J’attends de grandir un peu plus, de mûrir, pour être en mesure de révéler toute la richesse de ces âmes extraordinaires.
C’est au théâtre que j’ai ressenti la beauté brute de leurs émotions—corps en mouvement, larmes, gestes libres—chaque geste exprimant la totalité de leur être. Ensemble, ils ont livré l’immensité de leurs âmes et celle de l’auteur, dans une communion totale, nourrie par l’énergie du groupe.
J’aime les gens, profondément. Ceux qui me sont proches et ceux qui le sont moins ; je les aime tous. J’aime le monde dans lequel je vis, malgré le chaos et l’absurdité qu’il peut receler. J’aime la vie. J’aime ma vie et ces moments fugaces qui tissent la trame de mon parcours. Ces instants qui passent en un éclair, mais qui laissent des traces indélébiles dans nos cœurs.
C’est ainsi que sont nés mes deux courts-métrages, que vous trouverez ici. Je les aime non pour leur technicité ou leur qualité visuelle—car ils ont été tournés avec un simple téléphone—mais parce qu’ils capturent des moments précieux de ma vie, que je devais absolument figer. Je n’avais ni les moyens ni l’envie de passer par Hollywood ou un producteur. Ce sont des récits intimes, et je n’étais pas en quête d’acteurs. Le téléphone magique m’a permis de saisir l’unicité de l’instant, et de préserver pour toujours, malgré les images floues et les sons imparfaits, l’euphonie exacte de mon cœur et de mon âme.
Le premier film, Heartbroken in London, est chaotique et brut, un cri d’angoisse après le départ du père de mes enfants. Pourtant, il offre aussi un miroir plus objectif, une occasion de me voir telle que je suis, libérée du poids de la culpabilité et du regard de l’autre. Et, comme la vie elle-même, il porte un message d’espoir, car la vie doit continuer à couler et renaître, plus pure et plus forte après le séisme.
Le second, Out of Basarabia, est un hymne à la sérénité retrouvée. Il capture la lumière d’une âme pure et aimante, la paix d’une colline magique surplombant une ville chargée de mythes et d’histoire. C’est un lieu de réconfort, d’amour, de découverte et de guérison, où deux mondes antagonistes finissent par se fondre en un seul, à travers la compréhension et l’acceptation de nos différences. Car, en vérité, il y a bien plus de points communs entre nos cœurs et nos âmes que de séparations.
Ne vous attardez pas sur les images. Ces films sont du spoken word, fermez les yeux et laissez les mots vous transporter.
Et parce que j’aime les gens, profondément, tellement profondément, que j’ai voulu écrire pour ceux qui souffrent d’un mal qui m’a aussi rongée dans mon enfance, l’obésité. J’ai conçu un programme et rédigé plusieurs livres, dont vous trouverez les références en « annexes », dans le menu du bas… Mais ils sont également disponibles sur Amazon.